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Secteur 1DU - Out of Parano
6 février 2007

Kroniks

BLAKR LES Live Rituals (412 Recordings)

V/A AURAL ATROCITIES VOL 1 (412 Recordings)

412 recordings est un micro-label anglais évoluant sous la houlette de Rob Blackwel, que l'on retrouve ici d'abord avec son projet principal BLAKR, influencé principalement par las scène black industrial (MZ 412, Melek Tha...). Le concept des Live Rituals est iveul en diable puisqu'il consiste en trois improvisations one take réalisées la nuit du 06 juin 2006 (le jour de la Bête !), ce triplé de six nous ayant valu aussi un remake dispensable de La Malédiction au cinéma ou encore un album live de Lustmord. L'artiste s'est immergé dans le terrible secret de ses machines entre 4h12 et 6h06 min et 6 secondes (montre en main !), tel Aleister Crowley au Caire, lorsqu'il écrivit sous la dictée supposée du fameux démon Aiwass. Musicalement, si l'on passe une inévitable production plutôt "raw" (et alors? me direz-vous, ce à quoi je répondrai: ben oui...), ces titres sont très réussis, avec d'emblée le plus noisy des trois, s'ouvrant sur un célèbre dialogue du film anglais "Les Vierges De Satan" avec Christopher Lee. Les saturations à la MZ 412 sont assez facilement reconnaissables (voix y compris), le tout tourne très bien d'un bout à l'autre. Le plus intéressant reste à venir, avec deux autres plages nettement plus atmosphériques. Un vent réfrigérant souffle sur nos coeurs, tandis que le Soleil court se cacher derrière d'épais nuages fuligineux. L'enfer s'apprête à faire son entrée sur terre, un horde de démons au mépris certain de l'humanité va bientôt régner sur ce qui jadis fut nos tombeaux. Tout le potentiel démoniaque de cette autre Nuit de Walpurgis, tout l'influx satanique des forces mises en oeuvre, est ici savamment restitué à travers quelques soundscapes de haute volée. Dans un tout autre style, la compilation "Aural Atrocities" est dédiée au harsh noise le plus haineux. Pas de compromis, mais la certitude d'une trépanation douloureuse, ici orchestrée par quelques noms les plus redoutés de la scène, comme la noise horrifique de Gunt, le chinois de Torturing Nurse ou encore Cryptic Weevil. Les deux meilleurs titres, loin de tout ce bruit et cette fureur, sont signés Plague (pour le coup très death ambient) et Pig Molester, parce que proposant une noise plus construite. A signaler que Slut Kull, le projet total noise de Rob, fait ici aussi une apparition. Précisions que ces disques sont des éditions limitées à 23 et 12 copies seulement ! RDoktor.

http://www.myspace.com/blakr

http://www.412recordings.com/

www.amorfsounds.tk

20.SV "Insects" (Autumn Wind Productions)

insectscover2

Tout d'abord, il convient de s'attarder sur la provenance géographique de 20SV: ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion d'écouter de la pur noise industrielle venue du Liban. L'exotisme mis à part, il faut dire que ce projet est totalement isolé en dedans de ses frontières, et que c'est grâce au label suédois Chtulic Dawn (éditeurs de ses innombrables cassettes) puis à l'américain Autumn Wind (rééditeur de ses cassettes en éditions cd somptueuses) que l'on doit de connaître 20 SV aujourd'hui. Et on aurait eu tort de se priver d'une telle découverte, le projet de Xardas, non content de faire trembler les murs de Tripoli (inutile de dire qu'il a déjà eu pas mal d'embrouilles avec la censure religieuse locale), nous régalant de ce qu'il autodéfinit comme "industralized post apocalyptic bio-nuclear radiative frequencies". Point d'arabisations politiquement orientées à la Muslimgauze, donc. Eminemment toxique, 20 SV propose ici, suite à l'excellent album "Acid Vomit.Human Genocide ", un concept qui pousse les fréquences harsh bruitistes hautement radioactives dans ses derniers retranchements. Alors que "Acid Vomit " nous ménagait encore sur quelques plages plus ambient, avec un dernier sursaut de mélodie arraché à l'humanité comme la rouille sur un tank à l'abandon, "Insects" est une attaque sensorielle interrompue, on croule littéralement sous les drones incisifs qui nous traversent d'une tempe à l'autre comme le dard décérébrant de ces insectes cyclopéens, dont la férocité et la voracité exponentielles nous ramènent aux plans les plus épiques d'un "Starship Troopers" , bien qu'encore plus gorissime. Perdus en plein désert, les monstres insectoïdes surgissent devant nous, hors des dunes comme le dernier fléau qui aura raison de notre race. Tous au bunker ! RDoktor.

http://www.myspace.com/20sv

www.autumnwp.com

Album_by_gerostenkorp

GEROSTENKORP - Le mécanisme de l'aube (OPN/Cauldron)

Gerostenkorp est le projet musical de notre concitoyen respecté Gero (paracommando à ses heures perdues), que l'on retrouve ici pour un premier album sur OPN/ Cauldron music, par ailleurs label de Stephane F., anti-paranoïaque notoire ayant été purgé du complexe depuis peu. Derrière une esthétique sensuelle et raffinée, et des intitulés d'une grande force poétique (précisons que l'album rassemble du matériel composé depuis 2002), Gero semble peindre avec des sons minimalistes, ou plutôt dépeindre... des paysages dont les influences primitives et africanisantes nous laisse admirer la beauté sauvage et désolée, tandis que des animaux de métal s'éveillent au coeur de cette étrange savane. Aux saveurs hypnotisantes, les soundscapes oniriques et tribaux me rappellent beaucoup les premier travaux de Blink Twice (notamment son premier album " Other Locations" sorti au milieu des années 90 sur le petit label allemand Broken Seal). Du martèlement de "Coeur d'Ebène", en passant par le rythme soutenu de "Afrikindian Mozolè", les sonorités envoutantes du projet déchaîne une course intrépide, celle de sensations authentiques libérées sur notre épiderme criblé et frissonant. Quelques réminiscences vidna obmaniennes ça et là épaississent la teneur du rêve, dont le voile fragile sur nos yeux est détrempé par les quelques gouttes d'une mousson qui s'annonce fertilisante au fil des morceaux. Les arrangements très maîtrisés et la production irréprochable font de ce coup d'essai un coup de maître absolu. L'album se conclut par un titre live enregistré en juillet 2005. Une aube s'éveille sur un continent musical riche et beau comme le jour. RDoktor

http://gerostenkorp.cjb.net/

mz412_infernal

MZ 412 " Infernal Affairs" (Cold Meat Industry)

Annoncé comme le messie (ou plutôt l'Antéchrist) puis retardé, voici enfin la nouvelle offrande sulfureuse de MZ 412, un album que vous avez sans doute par ailleurs déjà écouté, et que vous avez déjà par conséquence loué ou mis au banc selon vos convictions personnelles. Pour les autres, sachez que ce nouvel opus des plus terribles représentants du "true swedish black industrial" (un style crée pour eux-mêmes) marque une évolution notable dans le style, et n'entretient que peu de rapports avec le Domine Rex Inferum sorti précédemment (je passe sur le très bon "Live Ceremony" dans un versus avec Folkstorm), en guise nous disait-on, de mise en bouche. Ici, le côté rituel et rampant a été évincé au profit de ce qui n'a du reste jamais cessé de faire la marque de la Bête suédoise: des textures ambient noise vibratoires et suffoquantes créées à base de saturations de basse ou de synthé, épicées ça et là de quelques samples sortis tout droit de l'Enfer. A ce jeu là, force est de reconnaître pourtant que l'album est en dessous des fers de lance de la formation, comme le somptueux "Burning The Temple Of God" et "In Nomine Dei Nostri...", une époque maudite des dieux inférieurs (se fermant donc bel et bien avec "Nordik Battle Signs") où la parentée avec le scène black metal se voulait sans doute plus évidente et le délire satanique total (et donc forcément jouissif). Ici, le minimalisme abordé par Domine... continue à se lire sur le visage du monstre (une pochette dont il faut quand même souligner la relative médiocrité, même si le rendu de la frontcover est passable, une image de crânes dénuée d'inspiration vient tout gâcher, et dire qu'ils en ont même fait un tee-shirt! ), la musique s'écoute avant tout comme un concentré d'influences issues des projets annexes du sieur Nordvargr. Un peu de Tordhoid par ci, de Folkstrom par là... sans compter les apports de ses compagnons de cérémonie (des relents totalement ambient à la Beyond Sensory Experience)... ce Tribunal Infernal siège dans une sorte de transition, se rend allégrement coupable lui-même d'une mutation inévitable. MZ a décidément muri, et même s'il reste un maître inégalable dans les arts noirs industriels (des réussites comme "Point Of Presence" ou "Mourning Star" l'attestent toutjours aussi bien), il encaisse ici le contre-coup de l'artiste qui se réinterroge sur lui-même. Reste à savoir ce que cette bien trop sombre confrérie nous réserve pour l'avenir. RDoktor.

www.coldmeat.se

www.myspace.com/mz412

GRUUTHAAGY "Suicide Frequencies" (Smell The Stench)

Originaire de Croatie, Gruuthagy brigue peu à peu un statut culte dans l'underground, avec déjà un nombre impressionant de sorties à son actif, dont pas mal de collaborations et de split releases. C'est que ce projet solo de Rev Kktz a une personnalité bien à lui, et un son/style musical assez original et efficacement maîtrisé que l'on pourrait à gros traits définir comme de la "doom electronics", pendant électronique supposé du doom métal (le style le plus lent, pesant et occulte du spectre chevelu). "Suicide Frequencies" date déjà de 2004. Sur une base résolument minimaliste, Gruuthaagy décoche ici trois longues plages (d'une douzaine de minutes environ chacune) totalement hypnotiques, construites en trois mouvements assez monolithiques. S'élaborant sur des sonorités dépressives, "One Last Sacrifice, ode to infinity" nous ferre d'emblée dans la progression de son rythme enveloppant. On y ajouterait volontiers des images au ralenti d'un documentaire sur la dévastation d'un tremblement de terre, les familles séparées pleurant leurs proches exhumés des décombres. C'est l'esprit qui est avant tout sollicité chez Gruuthaagy, votre âme aura tôt fait de lui appartenir. Des couches progressives de sons achèvent de nous maintenir la tête dans ce bain de sinistrose salutaire. Le kali yuga remix de "Necrophisics" nous entraîne encore un peu plus loin, avec la répétition d'un borborygme menaçant, telle une antienne de Cassandre annonçant un désatre imminent: l'éboulement en grands fracas de nos facultés pyschologiques. Accompagné d'une boîte à rythme au laconisme terrifiant, on se raccroche aux sonorités malsaines comme à une couverture cannibale, à la merci d'un sentiment de froideur intérieure persistente. Ce ne sont pas les cris d'orgasme déchirant à l'ouverture de "Salamander The Poet" qui nous apaiseront: s'en suit le titre le plus puissant de cette galette, avec ses lignes de basse distordues et son emphase digne d'un score de film d'horreur. Beaucoup plus percussif et rythmique, ce dernier titre nous fait convulser après que les deux premiers se soient assuré notre possession. Publié sur Smell The Stench, le DIY label par excellence, inutile que l'album se décline das un packaging fait main, l' artwork se réduisant à un feuillet photocopié en noir et blanc, tandis que le cd-r gravé se passe bien du moindre sticker. Recommandé ! RDoktor.

http://www.gruuthaagy.tk/

http://www.myspace.com/gruuthaagy

MORKERMANNEN "The Process Of Decay" (Amorf)

Promu valeur sûre de la scène death industrial suédoise, après un album terrifiant sorti sur le label Blunt Object ("Hell On Earth") et un split avec les américains de Steel Hook Protheses tout en saturations morbides, Morkermannen vient faire un petit tour sur le micro-label de notre administration violette adorée, à savoir "Amorf", pour quatre titres apocalyptiques sur un 3"cdr par ailleurs déjà sold out au moment où vous lirez ces lignes. Best seller de ce petit label aux sorties toujours très intéressantes, il valait bien que l'on s'y attarde (surtout que perso je l'adore, donc ça tombe plutôt bien, non?). La plage titulaire nous propulse d'entrée dans un univers saturé de cauchemars, avec un déchaînement de décharnements, de distorsions abrasives et de hautes fréquences. L'hiver nucléaire est bel et bien à nos portes. La tonalité lourde et doomish de l'ensemble rappelle naturellement les meilleurs travaux de Steel Hook Protheses, le côté fétichiste médical en moins, Deadwood ou les titres les plus harsh de Stratum Terror (pour citer deux compatriotes). La menace se pare rapidement d'une armure de combat et d'une bestialité toute belliqueuse sur le titre suivant "born a wolf" avec quelques voix vomitives et totalement inhumaines, pour ce qui a tout pour devenir un vrai classique de death industrial ultime. Plus climatique, "Abattoir" nous abandonne dans une chambre froide où le temps lui-même semble frigorifié, où notre coeur transi s'arrête même de battre. Le dernier titre "Starkicker" est aussi le plus intéressant, de par sa direction plus variée, mettant en valeur les voix avec une efficacité redoutable. La preuve encore que le label d'Anatole se veut très ouvert. A réserver plus aux misanthropes qu'aux nihilistes, ainsi qu'aux amateurs de sensations fortes.

RDoktor

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